Véronique Lorimier

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Mon livre: 7 Vécus PSI Analysés, une démarche singulière avec le dessin et les tarots.

Ajouté le 7 sept. 2023

Vous pouvez à présent commander mon livre: 7 Vécus PSI Analysés, une démarche singulière avec le dessin et les tarots, en librairie en format broché.  Les dessins originaux qui ornent ce livre son présentés sur mon site Artmajeur. 

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Parution de mon livre intitulé 7 Vécus PSI analysés, une démarche singulière avec le dessin et les tarots.

Ajouté le 27 juin 2023

 Parution de mon livre: 7 Vécus PSI analysés, une démarche singulière avec le dessin et les tarots. 

Ce livre est à présent disponible sur :https://www.librinova.com/librairie/veronique-lorimier/7-vecus-psi-analyses-une-demarche-singuliere-avec-le-dessin-et-les-tarots. (Vous pouvez en lire un large extrait sur ce site).

D'ici quelques semaines vous pourrez vous le procurer sur:  l’iBookstore (Apple), Amazon, Fnac.com, Kobo, Google, Cultura, Barnes and Noble en format numérique. Ainsi qu'en format papier sur Librinova, Amazon, Fnac.com et dans plus de 5000 librairies physiques en France. 

Les dessins qui figurent dans mon livre sont présentés sur mon profil. 


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Texte d' Alexis Jakubowicz pour mon exposition au Salon de Montrouge. Also translated in English

Ajouté le 8 sept. 2016

Du 30 Avril au 20 Mai 2014, je participe au 59èm Salon de Montrouge. Voici le texte que le critique d'Art Alexis Jakubovicz m'a consacré à cette occasion, et qui figure au catalogue de l'exposition.

Véronique Lorimier est voyante, au sens du zodiaque autant que de Rimbaud. Dans le dessin comme dans la divination, elle procède « par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens » (lettre Arthur Rimbaud à Paul Deneney, 15 Mai 1871). Comme les poètes et les savants maudits, elle cherche « toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie », épuise en elle tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Peintre passée par le tarot, rompue aux rêves diurnes --ineffables tortures au cours desquelles toute sa foi conduit à l’inconnu, elle sent se prolonger les corps, les gestes et les espaces tirés aux cartes.

Puisqu’il en est de la peinture comme de la poésie (ut pictura poesis dit Horas), elle a fait sienne la méthode rimbaldienne. Que rend-elle au panier de sa bonne aventure quand elle rouvre les yeux, sinon comme a dit Simonide des images parlantes ? Eh bien l’inverse, précisément, des poésies muettes, des songes qui persistent au crayon de couleur. Indélébile sur sa rétine, ses dessins sont comme des sensations de persistance qui explosent dans toutes les longueurs d’onde à l’intérieur de nos paupières. Les particules fantômes, auréoles primitives de l’hallucination, sont détournées en vert, en bleu, en jaune, en mauve et montées en amas de phosphènes. Devant les grands ensembles qu’elle présente à Montrouge, on est en vérité passé derrière ses yeux, rapidement de la lumière à l’ombre. L’accroche est immersive plutôt que linéaire, pour qu’on y puisse jeter son regard sans bouger.

On doit dans la chapelle de Véronique Lorimier, demeurer immobile et néanmoins partir ; entrer dans son état d’hypnose, empathique, apathique, forcément esthétique, du bout des cils seulement. C’est alors qu’apparaissent les silhouettes gravées sur les vitraux-Canson, dans des dispositions qui pourront faire songer quelques fois à Chagall. Pour la plupart néanmoins, les dessins de l’artiste ont reçu du bocage l’héritage de Chaissac. Comme les « bonshommes de la peinture rustique moderne » (Gaston Chaissac, Lettre à Michel Ragon, Novembre 1962), les personnages de Lorimier croisent au large des univers de Klee pour le trait pariétal et de Miro dans quelques-unes de leurs acrobaties. On y décèle aussi, dans la répétition narrative, des traces étranges, inquiétantes et parfois drolatiques des cosmogonies de Bruegel l’Ancien ou bien de Jérôme Bosch. Toutes ces figures se montrent en contre-jour. On les perçoit dans une masse de lumière, comme au sommeil d’un corps qui s’abandonne malgré lui. Quand éblouis, les formes et les couleurs saturent à nous faire perdre l’intelligence de nos visions, c’est qu’il est temps d’y mettre fin. Ses dessins, on ne les a pas vu, mais eus et faits comme on le dit des rêves.



Véronique Lorimier is a seer, in reference to astrologie and Rimbaud. When drawing, as with divining, she undergoes "a long, prodigious and rational disording off all the senses" (letter from Rimbaud to Paul Deneney, 15 Mai 1871). Like those accursed poets and scholars, she seeks out "every form of love, and suffering, of madness", consumes all the poisons in herself, and keeps only their quintessence. She is a painter versed in the tarot and apt at the art of dreaming -unspeakable torture during wich all her faith leads her into the unknown where she senses bodies, gestures and spaces being drawn out by the cards.

As is painting so is poetry( Ut pictura poesis says Horace), therefore the artist has adopted Rimbaud's method. Once her eyes reopened, wath does the page reveal of her fortune-telling, other than -as Simonides said- a picture that speaks? Well, the opposite of course: silent poems, dreams traced with coloured pencils. Forever imprinted on her retina, her drawings are like persistent sensations flashing along the many wave lengths of our mind's eye. Unfathomable particles, primitive hallucination auras are outlined in green, blue, yellow and mauve and constructed as a series of phosphenes. When viewing the large ensembles she is presenting at Montrouge, we suddenly find ourselves on the other side of her eye-lids, gone from light into shadows. The hanging is immersive rather than linear so that we may see inside without having to move.

When entering Véronique Lorimier's chapel one must at once remain still and take off; slip into her state of empathetic, apathetic and certainly aesthetic hypnosis with just the tip of one's eye-lashes. Only then can one make out silhouettes imprinted onto paper's stained-glass windows in compositions that might conjure up Chagall. More often, however, the farmlands of Vendée have blessed the artist's drawings with Chaissac's heritage. Like his "good chaps of rustic modern painting" (Gaston Chaissac, Letter to Michel Ragon, November 1962 (quoted in Michel Ragon, Du Côté de l'Art Brut, Paris Albin Michel.) Lorimier's figures orbit the universes of Klee-for the primal touch- and Mirò for some of their acrobatics. One migth also pick up in the narrative some uncanny, at once worrisom and comical, traces of Brueghel the Elder's or Hieronymus Bosch's cosmogonies. All the characters are shown back-lit. Doused in light we view them as sleeping bodies unwittingly relaxed. When dazzled, the shapes and colours become so saturated we lose the understanding of our visions, it is then best to stop. Thus we have not seen her drawings but "had" them as a dream.

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A propos de mon exposition au Salon de Montrouge, le "Turbulent": un exemple de rêve lucide.

Ajouté le 1 sept. 2014

 A propos du "Turbulent" (le  dessin ci-dessus), j'ai une histoire à vous rapporter, un exemple de rêve lucide.

Avant de dessiner "Le Turbulent" je m'étais fait la réflexion que les personnages de mes dessins souvent n'avaient pas de cou. Cela m'agace de toujours faire les personnages sans cou, mais c'est ainsi que je les vois apparaître sur le papier. Cependant cette fois-ci je voulais savoir si je pouvais quand même dessiner des personnages avec des cous. J'ai donc fermé les yeux et j'ai convoqué un rêve  lucide. Immédiatement s'est présenté à ma vision intérieure une sorte d'estrade en bois brut, comme on fait les échafaudages. Cette estrade étaient surélevée d'une volée de marches  également en bois brut, et elle étaient entourée d'une rambarde de sorte qu'elle ressemblait à un petite mezzanine très exiguë. Les mots me manquent encore pour décrire cette construction rudimentaire, simplement parce que je ne savais pas, durant mon rêve, à quoi elle pouvait bien servir. Je me demandais ce que je voyais exactement et pourquoi. Surtout qu'elle n'était entourée de rien d'autre, elle était simplement dans un paysage désolé et boueux, une espèce de campagne dénudée, sans arbres, sans maisons. Perplexe, j'ai cherché à sortir de cette vision et j'ai appelé d'autres images mentales, choses que je ne fais pas d'habitude où je laisse venir ce qui se présente. J'ai eu alors la vision d'un calvaire, et je me suis encore plus interrogée sur sa raison d'être. Tout cela ne me menant à rien, me semblait-il, j'ai donc arrêté là ce rêve lucide et j'en ai repris un autre immédiatement, dans lequel je me suis représentée  surplombant la cour d'une maison de campagne, et un arbre très grand, que je dominais. Enfin j'ai tracé le dessin que j'ai tout de suite intitulé "Le Turbulent", parce que l'on y voit un personnage qui s'agite. Et ce personnage a un grand cou!

Une à deux semaines après avoir réalisé ce dessin, j'ai vu un film de Clint Eastwood qui s'appel "L'échange". Je ne l'avais encore jamais regardé, j'en avais seulement sans doute vu des extraits de la bande annonce quand il est sorti. Et là j'ai eu la surprise de découvrir, au détours d'une scène, une petite estrade surélevée exactement la même que celle à laquelle j'avais rêvé. Immédiatement je l'ai reconnue et s'est révélé à moi sa fonction. Dans le film un homme, tueur d'enfants, après avoir été jugé, est  amené dans une grande pièce où s'élève cette construction en bois brut, pour y être pendu. On le fait monter en haut de l'estrade, dont le plancher  comporte une trappe. On lui passe le cou dans la corde accrochée au plafond et, au moment venu, la trappe s'ouvre et l'homme se retrouve suspendu dans le vide. C'est une histoire de cou. Je voulais faire des cous à mes bonshommes, et j'ai trouvé sans le savoir le rêve adapté. J'ai représenté un personnage avec un grand cou, qui s'agite, alors que dans le film le criminel que l'on va pendre se démène et refuse le supplice. Je sais maitenant aussi pourquoi, quand j'ai voulu chasser la vision de l'estrade au début de mon rêve lucide, j'ai vu un calvaire.

Vous me direz que j'avais peut-être déjà vu la  fameuse estrade à la télévision, au lancement du film. Mais la bande annonce de "L'échange" ne comporte pas de scène où l'on voit cette construction. Pour la bonne et simple raison qu'il faut conserver son suspens au film. Ai-je vu cette sorte d'estrade à d'autres occasions? C'est possible, je ne sais pas quand mais c'est possible évidemment. Mais ce qui est certain c'est que je n'en ai pas compris l'usage sur le moment de mon rêve, et que j'ai vu exactement l'objet de ce rêve dans un film peu de temps après. Et puis mon dessin représente un personnage qui se démène, comme le condamné du film!

Mais ce n'est pas là le plus intrigant. Durant le rêve lucide, la construction de bois s'est présentée d'entrée de jeu à ma droite, directement par les marches, comme si j'étais invitée moi-même à les monter. Cela s'est affirmé très nettement  selon cette orientation spatiale. Or la première image de la scène du film de Clint Eastwood, concernant l'estrade du pendu,  place cette dernière à droite dans le cadrage,  avec accès immédiat aux marches. Le propre du rêve lucide est d'être orienté, configuré d'une manière précise. Les choses y ont un emplacement. ( Voir l'article "Paysages intimes et rêves lucides, dans ma biographie.)

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